mercredi 30 mai 2012

Je ne sais pas 34

34

Emu jusqu’à la gorge, le serrement pour retenir, un homme passe, toujours le même, le même. Au-delà du visage il y a le visage percuté par la lumière, rendant les zones d’ombres, les orbites dans la sculpture de l’arcade, la naissance du nez, la bouche, la commissure, tout ce que l’on ne voit pas et qui crie, il y a des femmes, toujours différentes, le vent assèche la peau, des gerçures dans l’absence des bouches, quand il s’engouffre, le vertige. Il y a des tas de pierre, des bras plus longs que la normale, la charge, la brisure d’une réponse attendue, ne rien voir venir, venir, il y a ce que l’on regarde et les yeux qui le regardent, il y a des hommes que l’on reconnaît et qui font semblants de ne pas voir, mais on les aime quand même, c’est difficile de voir quand on ne veut pas voir, parfois il y a des surprises, une surprise suffit, l’homme repasse, lui aussi il attend, dans l’inquiétude comme si quelque chose se jouait, dans la course des enfants les pieds claquent. Une paire de ciseaux, la coupure signifiant la distance, nécessaire ou subie, une femme à nouveau, derrière les enfants il y a toujours une femme, les enfants regardent ce que les adultes ne voient plus, les adultes regardent ce que les enfants ne voient pas encore, encore, rien n’est certain dans la balance. Dans les barrières enfermées, certains font signes, c’est beau d’être un enfant.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire