mardi 3 mars 2015

Absent

Opacité
Enfumée
Vitre
Une vitre enfumée
Une fenêtre
Aveugle
Ton visage aveuglé
Enlaidi
Mensonge
Ton visage enlaidi par le mensonge
Bouche
Yeux
Yeux
Opaques
Eloigné
Disparu
Non accessible
Distant
Non pas distant
Absent
Absent

mercredi 11 février 2015

Tout ceci

Tout ceci est bien inutile, tout ceci les mains sales, sans savoir, tout ceci comme une vrille perçant le bois, le noeud point de faiblesse de la planche, tout ceci comme une impudeur fortuite dans le semblant du quotidien, vulgaire peut-être, venir, partir, rester, comme s'il fallait choisir, choisir c'est déjà trop tard, c'est que je n'ai pas décidé, choisir, non pas choisir, je ne veux pas choisir, dans l'intégrité prétentieuse du chemin que je trace, prétentieux dans ce monde singeant, singer, faire semblant, faire semblant, quitte à me tromper, quitte à tout perdre je ne peux plus, je ne peux plus faire semblant, la tentative, tenter, tenter par nécessité, éloigner, s'éloigner non, rester là et voir partir, voir partir figé par la tristesse, la déception, le dégoût peut-être, le dégoût, figé par le dégoût face au tremblement du monde, le monde, ce monde.

mardi 27 janvier 2015

Devenir

Le jour continue, tu es partie et j'attendrai que tu reviennes comme tous les jours, tu te souviens, tu te souviens du temps où, tu te souviens du temps où je n'accordais d'importance à rien, de ces moments de simplicité, ces moments où nous prenions des cafés sur des terrasses ensoleillées, de l'insouciance, de ces moments où nous n'étions pas adversaires, le jour continue sans comprendre ce qui a glissé, ce qui s'est insinué, j'aimerais avoir le courage de partir mais comme les autres j'ai peur d'être seul, être différent et être seul ce n'est pas la même chose, nous voulons tous proclamer notre différence pour affirmer toute la beauté de notre singularité, mais seul, l'as-tu déjà été, a-t-on besoin d'un adversaire, l'adversaire est-il nécessaire, seul qui sera l'adversaire, l'adversaire est-il inéluctable à notre société hiérarchique, que provoque cette adversité si ce n'est de la frustration, est-il possible de continuer sans la colère qui en découle, qui sommes-nous vraiment, qui suis-je hors des regards, qui suis-je, seul. Le jour continue dans la fiction de mes mensonges, de mes bonnes raisons, celles que je trouve pour ne pas m'arrêter, loin de la brutalité du potentiel, devenir un être social, prétentieux, insultant, insultant, pauvre de ce que j'étais et que je ne suis pas devenu.

mardi 20 janvier 2015

Amour

Mentir, ils parlaient, et sans s'en rendre compte, mentir, ils racontaient mais c'était déjà trop tard, raconter n'est pas dire, parler c'est remplir, peur du vide, ils voulaient qu'on les aime, mais nous les aimions, sans avoir à se raconter, pour ce qu'ils étaient, parce qu'ils étaient, parce qu'ils sont.

lundi 19 janvier 2015

Tu de taire

La représentation, le jour comme un obstacle, le refus, le refus, je ne voulais pas venir, alors, alors je me suis tu, j'ai regardé par la fenêtre, sans savoir ouvrir la bouche, articuler les lèvres, je me suis tu. Ils posaient des questions qui n'étaient pas les miennes, elles n'étaient pas moins bonnes, elles n'étaient pas les miennes, égoïste, peut-être, seul surtout, seul, absent des autres, un charnier de mots inutiles, je les regarde tomber, un à un, dix à dix parfois, je ne voulais pas venir.

vendredi 16 janvier 2015

16.01.15 Namur






Sur le dos

Etendu, sur le dos, étendu sur le dos, une pierre brise la vitre, qui, pourquoi, la jeunesse, le défi, le défi de la jeunesse. Vieux, presque morts, tentative, sexe, le sexe, tard, trop tard, aveugles, le pouvoir, la peur, une pierre, sur le dos, étendu, étendu sur le dos, une pierre brise la vitre. Le bruit, le bruit des dégâts, commun, propre, sourds, le sens, un sentiment, la solitude, positif, un sentiment positif, l'amour, parfois, il existe, il existe, peut-être, peut-être pas, le pouvoir, la vieillesse, la vieillesse des concepts, la vie, la peur de l'enfant au moment de l'impact de la pierre, la pierre, sur le sol, le sol, étendu, étendu sur le dos.

jeudi 15 janvier 2015

Frère...

La fracture existe même si l'enthousiasme fraternel de ces derniers jours tend à nous rassurer par le rassemblement autour d'une cause.Les solitudes que le manque d'argent pour certains provoque, l'exclusion pour d'autres, dans une société qui résume la réussite individuelle à "l'avoir" laissant "l'être" se débattre avec sa conscience, sans parler du cynisme politique actuel (ma bonne ville ayant voté avant l'été un règlement de police interdisant la mendicité comme si pour elle racoler était permis, notre ancien premier ministre déclarant que le sommeil lui manque au moment de l'exclusion de X "chômeurs" de leur droit alors qu'il a lui-même soutenu ce projet par ambition....), de la stigmatisation permanente des différences, parlons aussi du désarroi provoqué par le manque de perspective pour une jeunesse en devenir, du manque d'exigence des médias devenus relais publicitaires pour consommateurs hyperactifs, autant de raisons qui désignent sans cesse un adversaire pour justifier notre mal être, en vouloir à l'autre, le méchant, mais nous oublions que nous sommes responsables de nos abandons et qu'il appartient à chacun de s'engager pour créer, pour construire, dépasser les peurs et renouer le contact. Nous sommes une société civique dans laquelle l'altruisme n'est pas interdit. Demain m'attend pour refuser l'inertie et créer le mouvement.