vendredi 25 mai 2012

Je ne sais pas 29

29

Le dos, dans la voûte, au bord de la falaise, le dos, dans le cri des oiseaux, l’horizon dans la fixité du corps, le vacillement dans l’opposition, le vent, la tôle rouillée, sourd d’une pulsation, incapable d’entendre le grincement, l’érosion lente, les mâchoires de l’étau qui serrent, le temps, l’écoulement des rigoles, le remplissage des bassines, les poignées d’agrippement, se tenir, tenir dans l’opposition, autant de marques, des stries, le départ, trop lourd, bien trop lourd. Les sentiers abruptes dans l’ascension, étroits, dans l’articulation des chevilles les hommes marchent au bord, dos à la terre, plus loin que la pointe, l’envergure, l’avancée, la progression, à la recherche de l’enfant, le premier cri, nu de ce qui encombre, les omoplates et la nuque, la nuque dans la coupure, les conversations abrégées dans la précocité de l’essoufflement, la peau coincée dans la fermeture éclair, la douleur, le mouvement des villes abandonnées, les pierres brisent les vitres dans l’arrachement des enseignes, un homme de dos au bord, un balcon sans garde-fous dans le déchaussement des pierres, le marbre, essouffler alors que rien n’a commencé, froid, froid, sur le plongeoir dans le bleu délavé du fond, les jambes ballantes, assis, là, dans l’intensité du dos, attendant l’impulsion d’un mouvement, le ressac, la déflagration, un constat d’inertie, le verdict du chemin parcouru, la chambre d’un hôtel résonnant, suranné, l’absence de la présence passée, ils se balancent les hommes pendules, dans le décompte de ce qui reste, l’inventaire des solitudes ordinaires, il n’y a plus mais il reste.

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