samedi 12 mai 2012

Je ne sais pas 12


12

Tout se range dans des caisses et se pose sur des tables bancales, le balancement imparfait sur l’instable du moment, les approximations, l’imprécision des errements, on ne peut pas savoir, je ne suis pas celui qui sait, je découvre sans cesse, j’oublie volontairement ce que je sais pour continuer à découvrir, la richesse quotidienne de mon ignorance, l’ignorance, ne me demande pas je ne sais pas, il n’y a pas de réponses à attendre, et si toi tu sais ne me dis rien, ne me dis rien, ne m’imprime pas de toute ta perfection, laisse-moi imparfait, vivant des erreurs dans un monde d’horreurs et d’émerveillements, je me nettoie les yeux avec l’eau fraîche que tu tiens dans les mains, sourde de cette pierre, un jaillissement comme une porte qui s’ouvre sur la lumière quand le noir fait peur. Les mains froides d’un enfant que l’on serre pour les réchauffer tout en acceptant qu’il refuse ce réconfort, l’autonomie des découvertes, ne pas prévenir sans cesse, la conscience, s’abstraire pour ne pas être indispensable, l’abnégation.

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