vendredi 18 mai 2012

Je ne sais pas 21


21

La solitude nécessaire à voir, la solitude comme la possibilité des autres alentours, la solitude afin d’accepter l’interférence, la solitude pour mieux se retrouver, partir, courir comme l’enfant, léger de vous, apprendre à nouveau sourd de tout ça, léger de la carcasse et des encombrements, de ce qui jonche les routes comme autant d’obstacles pour se rejoindre, le temps, le compte ou le décompte, ce qu’il nous reste, le reste comme la monnaie de ce que nous avons eu. Le miroir reflète les portes qui claquent. Le souvenir des fauteuils, de vous et de moi, nous entourant dans la chaleur d’une pièce, dans l’absence comme une éviction volontaire, s’extraire de ce qui entoure pour être au plus près de ce que nous pensons être, assis dans du velours, les images défilent dans l’impalpable sérénité des émissions de chansons, tout sourire, je ne sais pas, je ne peux pas. L’intimité offre l’inconfort des variations, la surprise des absences, intimes, les excuses sans explications, se permettre, non, l’incapacité, refuser les excuses, l’addition, des calculs, incapable, la rigidité d’une camisole, impossible d’éviter les coups, le butoir, les corps. L’impression d’avoir tout donné alors qu’il en reste encore, pourquoi se satisfaire, plus loin toujours plus loin, la difficulté de l’exigence, une douleur presque, l’humanité dans l’odeur des marées abondantes. Nous nous appartenons à jamais, indélébile des embrassements, des étreintes, même dans l’éloignement, dans l’absence il reste les calculs, cette volonté d’être aimé, aimés. Ne pas s’habituer, refuser la compassion d’un regard qui dit vous comprendre, noyé dans une piscine, un corps flou sur le bleu du carrelage, dans le brou des feuilles macérées, l’hiver, l’hiver devant le feu d’une cheminée sans savoir ce qui nous y rassemble, l’intérieur amniotique comme une évidence, une évidence, aveugle dès la naissance.

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