21
La solitude nécessaire à voir, la solitude
comme la possibilité des autres alentours, la solitude afin d’accepter l’interférence,
la solitude pour mieux se retrouver, partir, courir comme l’enfant, léger de
vous, apprendre à nouveau sourd de tout ça, léger de la carcasse et des
encombrements, de ce qui jonche les routes comme autant d’obstacles pour se
rejoindre, le temps, le compte ou le décompte, ce qu’il nous reste, le reste
comme la monnaie de ce que nous avons eu. Le miroir reflète les portes qui
claquent. Le souvenir des fauteuils, de vous et de moi, nous entourant dans la
chaleur d’une pièce, dans l’absence comme une éviction volontaire, s’extraire
de ce qui entoure pour être au plus près de ce que nous pensons être, assis
dans du velours, les images défilent dans l’impalpable sérénité des émissions
de chansons, tout sourire, je ne sais pas, je ne peux pas. L’intimité offre
l’inconfort des variations, la surprise des absences, intimes, les excuses sans
explications, se permettre, non, l’incapacité, refuser les excuses, l’addition,
des calculs, incapable, la rigidité d’une camisole, impossible d’éviter les
coups, le butoir, les corps. L’impression d’avoir tout donné alors qu’il en
reste encore, pourquoi se satisfaire, plus loin toujours plus loin, la
difficulté de l’exigence, une douleur presque, l’humanité dans l’odeur des
marées abondantes. Nous nous appartenons à jamais, indélébile des
embrassements, des étreintes, même dans l’éloignement, dans l’absence il reste
les calculs, cette volonté d’être aimé, aimés. Ne pas s’habituer, refuser la
compassion d’un regard qui dit vous comprendre, noyé dans une piscine, un corps
flou sur le bleu du carrelage, dans le brou des feuilles macérées, l’hiver,
l’hiver devant le feu d’une cheminée sans savoir ce qui nous y rassemble,
l’intérieur amniotique comme une évidence, une évidence, aveugle dès la
naissance.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire