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Tout se range dans des caisses et se pose sur des
tables bancales, le balancement imparfait sur l’instable du moment, les
approximations, l’imprécision des errements, on ne peut pas savoir, je ne suis
pas celui qui sait, je découvre sans cesse, j’oublie volontairement ce que je
sais pour continuer à découvrir, la richesse quotidienne de mon ignorance,
l’ignorance, ne me demande pas je ne sais pas, il n’y a pas de réponses à
attendre, et si toi tu sais ne me dis rien, ne me dis rien, ne m’imprime pas de
toute ta perfection, laisse-moi imparfait, vivant des erreurs dans un monde
d’horreurs et d’émerveillements, je me nettoie les yeux avec l’eau fraîche que
tu tiens dans les mains, sourde de cette pierre, un jaillissement comme une
porte qui s’ouvre sur la lumière quand le noir fait peur. Les mains froides
d’un enfant que l’on serre pour les réchauffer tout en acceptant qu’il refuse
ce réconfort, l’autonomie des découvertes, ne pas prévenir sans cesse, la
conscience, s’abstraire pour ne pas être indispensable, l’abnégation.
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