samedi 2 juin 2012

Je ne sais pas 36

36

Dans la course pour éviter le cloisonnement d’où l’on vient, comme un traître vouloir un ailleurs, refuser l’emprise du cercle, tout ceci se termine, une volonté individuelle de vivre malgré l’amour inévitable, asphyxiant pour certains, nécessaire pour d’autres, l’amour n’existe peut-être pas, et si ce n’était qu’une lutte, le pouvoir, et si l’amour n’existait pas, dans l’explosion du bloc de granit, dans l’éparpillement des raisons, dans la variation des valeurs, dans ce que nous refusons par principe, la reproduction des gestes familiers, les habitudes, la révolution d’un seul contre tous, face à la répression aveugle, pas une évasion, un envol, la générosité jusqu’à l’acceptation du détestement, ne plus vouloir être aimé pour être simplement, dans l’éloignement nécessaire aux larmes de douleurs que la singularité inflige, le bri des chaînes, l’enfant, l’enfant, l’enfant dans la nudité de nos déversements, le chemin, depuis tout ce temps, tout ce temps sans trouver, rien, et continuer pourtant, malgré les jours froids à travers les vitres, le gel, le reflet du soleil sur le fleuve ondulant, une coulée d’argent dans la vallée sinueuse, le remous des barrages, les lignes, les croisements inévitables, le temps où il est trop tard, les hommes s’affûtent, dans l’embellissement des femmes il y a toute la douleur qu’ils aimeraient soigner, nous ne pouvons rien faire les uns pour les autres excepté espérer que chacun se libère de ce qui l’enfreint, les heures sont longues dans le doute quotidien, dans cette solitude comme une figure imposée, acrobate du temps, de la rigueur minimum, dans l’envie des uns et le besoin des autres, dans le dégoût de certains jours, pleurer, tomber le masque, vainqueur d’une minute, affrontant la suivante, dans le chaos du présent hors de la séduction, avouant toute la faiblesse de l’attachement malgré cette volonté d’autonomie, nous sommes inévitablement référents, inévitablement et malgré tous les efforts pour prouver le contraire, incapable de se délier, de ne pas revenir, traître et coupable dans la solitude, hors du réconfort des bras tendus pour nous bercer, dans la solitude des pères abandonnés, compromis.

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